Notre système de santé fait face à plusieurs défis dont celui d’un déficit chronique. Sa complexité, l’explosion des savoirs et leur fragmentation, la nécessité pour chaque acteur de santé de parvenir à travailler en commun lors du parcours de soins dans un système trop cloisonné, les « déserts médicaux », le vieillissement de la population, la recrudescence des maladies chroniques, les poly-pathologies, les nouveaux traitements personnalisés, le patient « réparé » voire augmenté, devraient d’une façon systémique bénéficier de la révolution digitale. Celle-ci, comparable à la révolution industrielle, investit les différents champs de la santé et de la médecine et doit permettre une optimisation tant qualitative qu’économique de l’ensemble des processus de soins et de prévention tout en s’adaptant au cadre législatif et réglementaire ou en le faisant évoluer.
Cette révolution s’appuie tant sur les réseaux collaboratifs de chercheurs ou de cliniciens que sur le « cloud computing » ou encore la mobilité permettant à chaque acteur de santé de disposer des informations sur le malade quel que soit son lieu de soins, mais aussi sur les immenses mémoires informatiques et sur leur traitements algorithmiques permettant de fabriquer des outils d’aide qui puissent évoluer vers des simulateurs voire des robots ; enfin, elle s’appuie également sur les objets connectés que nous appellerons « bio capteurs », dont l’usage a déjà montré les bénéfices en pharmacologie et pourra s’étendre à la recherche épidémiologique, au suivi des matériels implantés et pourquoi pas à des campagnes de prévention.
L’ensemble de ces nouvelles fonctionnalités et services innovants vont apporter aux patients une qualité et une sécurité des soins renforcées, à l’ensemble de la population une façon d’accroître son bien-être, aux plus jeunes et aux étudiants en sciences de la santé de nouvelles façons d’apprendre, tous ces services innovants venant bouleverser les modèles économiques traditionnels. Les relations entre toutes les parties prenantes du système de santé sont en transformation. La révolution ne fait que commencer.